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L'Occupation (1914-1917)
- La vie de tous les jours
- Les otages civils
- Les réquisitions
- L'évacuation
Bourlon fut occupé dès le début de la guerre.
Les premiers allemands à entrer dans le village furent deux uhlans qui arrivèrent de la route d’Arras.
Dès leur arrivée, ils fouillèrent toutes les maisons à la recherche d’éventuels déserteurs ou soldats cachés.
- La vie de tous les jours
Chaque famille du village devait loger au moins un soldat allemand dans des conditions décantes. Ceci voulait dire, entre autres, qu’il devait avoir son propre lit : s’il n’y en avait qu’un dans la maison, les logeurs coucheraient par terre.
Dès lors, tous les déplacements sont interdits. Impossibilité de se rendre d’un village à un autre. Seuls les enfants pouvaient encore « voyager », ce sont eux qui le plus souvent allaient chercher ou donner des nouvelles.
Les hommes restant (à partir de 12 ans) sont réquisitionnés pour divers travaux : travaux des champs mais aussi creusement des tranchées de la ligne Hindenburg.
La vie est réglementée par l’autorité d’occupation qui gère et surveille tout. Des affiches sont régulièrement placardées sur les murs.
Au début de la guerre, le village de Bourlon se situe loin en arrière du front : la vie pour les allemands y est tranquille. Le château du comte de Francqueville sera réquisitionné et servira d’hôpital de convalescence pour les soldats blessés.
- Les otages civils
Pour éviter les mouvements de « grogne » et surtout éviter le « terrorisme » puisque tout acte de sabotage était considéré par les allemands comme acte de terrorisme, des otages civils sont envoyés en Allemagne. C’est ainsi que le maire de Bourlon, Roger de Francqueville fera parti des premiers otages. En effet, ceux-ci, sont « remplacés » régulièrement.
Si la population « bouge », les otages seront fusillés !!!
- Les Réquisitions
L’occupation s’est aussi les réquisitions qui ne devaient avoir lieu « que pour les besoins de l’armée d’occupation » mais suite à la mise en place du blocus par les Alliés, la pénurie s’installe en Allemagne.
L’armée puise donc dans les ressources des pays occupés bien au-delà des besoins de l’armée d’occupation.
Le Foin
Seuls les Allemands ont le droit de pénétrer dans les pâturages.
La récolte de foin se fait sous la responsabilité des Maires qui doivent se débrouiller pour trouver le personnel nécessaire. Travailler les dimanches et jours fériés est obligatoire tant que la récolte n’est pas terminée.
Les pommes de terre
Elles sont totalement réquisitionnées qu’il s’agisse des pommes de terre cultivées dans les champs ou dans les potagers. Sur la récolte une partie seulement sera redistribuée à la population.
Les poules
Elles sont recensées et chaque propriétaire doit les nourrir suffisamment pour qu’elles puissent pondre.
La production d’œufs est elle aussi réquisitionnée en partie :
Les propriétaires de poules doivent fournir, par jour, 1 œuf pour 3 poules.
Les peines encourues par ceux « qui ne feraient pas pondre leurs poules » sont :
- confiscation de toute la volaille
- 3 ans de prison
- jusqu’à 6 000 marks d’amende
Le blé
La totalité de la production est réquisitionnée. Tout comme pour le foin la récolte se fait sous la responsabilité des Maires qui doivent se débrouiller pour trouver le personnel nécessaire. Travailler les dimanches et jours fériés est obligatoire tant que la récolte n’est pas terminée.
Celle-ci doit être régulièrement pesée et enregistrée… Le battage se fait sous surveillance et la nuit, la surveillance est assurée par la police militaire. Tout est fait pour éviter la fraude et le détournement de la récolte.
Les biens d’équipement
Même si normalement ils n’auraient pas du être réquisitionné, ils le seront…
La liste ci-dessous, reprend les différentes réquisitions réalisées à Bourlon.
Das Kupfer -> le cuivre Das Messig -> le laiton
Die Bronze -> le bronze Des Guss -> la fonte
Das Zinn -> l’étain Das Zink -> le zinc
Kasserollen -> casserole Kessel -> bouilloire
Bierpumpen -> tireuse de bière Röhre -> tuyaux
Wacschalen -> cuvette Gewicht -> poids
Masse -> mesure Blech -> tôle
Bierleitungen -> tuyauterie de bière Hâhne -> robinet
L’évacuation
A partir de 1916, le front se rapproche et les bombes commencent à tomber sur le village.
En 1916, les allemands feront exploser le clocher du village pour éviter que les artilleurs alliés ne s’en servent de repère pour régler leur tir d’artillerie.
Mais, l’avancée des alliés se poursuit : la population sera évacuée le 16 avril 1917. Direction Cambrai où les habitants sont logés dans les maisons laissées vides par leurs propriétaires.
Septembre 1918, Cambrai est à son évacuée. La direction prise est celle de Valenciennes puis celle de la Belgique.
Les premiers habitants de retour à Bourlon en 1919 trouveront un village totalement en ruines. Seules trois maisons sont intactes.
L’occupation à travers les Conseils Municipaux
4 août 1914
Achat de 70 quintaux de farine, correspondant à l’approvisionnement des boulangers pendant deux mois.
Constitution de la liste des personnes privées de leur soutien (il leur sera délivré 1, 2 ou 3 pains par semaine).
18 février 1915
En l’absence du Maire et de l’Adjoint, M. Charles Goguillon remplira les fonctions de Maire.
Vu « l’état de siège », le Maire sera habilité à contracter des emprunts sur particuliers ou à la Chambre de Commerce de Cambrai.
28 mars 1915
Les Maires des communes envahies ont été convoqués par les Autorités Allemandes pour s’entretenir de la question du ravitaillement et du chauffage des habitants.
La commission intercommunale créée aura pleins pouvoirs pour passer les contrats et payer les livraisons.
25 avril 1915
Possibilité d’obtenir par la Chambre de Commerce de Cambrai des livraisons de farine en provenance du Comité de Ravitaillement Hispano-Américain.
Les autorités allemandes allant donner des ordres précis pour que cette farine ne soit pas réquisitionnée, Bourlon prendra contact avec la Chambre de Commerce de Cambrai.
7 juillet 1915
Pour faire face aux difficultés créées par l’absence de monnaie dans les transactions de toutes sortes, la Commune décide l’émission de 30 000 Frs en Bons Communaux.
23 août 1915
Emission de 20 000 Frs en Bons Communaux
3 décembre 1915
Emprunts sur particuliers de 3 000 F et à la Chambre de Commerce de Cambrai de 30 000 F
.
14 mars 1916
Emissions de 20 000 F en Bons Communaux
COMPTE RENDU NON SIGNE
3 décembre 1915
Contracter un emprunt auprès de la Chambre de Commerce de Cambrai de 30 000 F en Bons édités par elle. Bons de 1, 2, 5, 10, 20, 50 et 100 Frs remboursables 100 jours après la signature de la paix.
COMPTE RENDU NON SIGNE
7 juin 1916
Toute personne qui par sa faute aura fait infliger une amende à la commune remboursera après la guerre.
Les Autorités allemandes feront pression plusieurs fois sur les communes afin qu’elles payent telle ou telle somme.
Mais celles-ci sont déjà beaucoup sollicitées : entretien des troupes d’occupation, réquisitions, …
Ces pressions se retrouvent dans les registres de Conseils Municipaux. Certaines délibérations devaient être notées dans le registre et parfois un interprète allemand assistait aux réunions
On notera ainsi que certains compte rendu ne sont pas signés (3 décembre 1915 ; 14 mars 1916 ; 26 juin 1916) et, la non signature du compte-rendu le rend inutile...
Le 24 juin 1916, la Commune de Bourlon sera mise en demeure de payer un impôt aux autorités allemandes.
Celle-ci, comme d’autres refusera de payer arguant qu’il n’est plus possible d’émettre de bons communaux, que la Chambre de Commerce de Cambrai demande des garanties qu’il n’est plus possible de fournir et qu’adhérer à un Syndicat de Communes est impossible du fait que la Commune est ruinée et qu’elle ne peut se permettre d’être solidaire de dettes contractées par d’autres communes. Cette opposition passive durera 3 mois.
24 juin 1916
Mise en demeure par les autorités allemandes de verser un impôt de 86 410 F.
La Commune de Bourlon déclare se trouver dans l’impossibilité de satisfaire à la demande qui lui est faite.
1ère Réponse : Non
26 juin 1916
La commune a déjà un passif de 450 000 F. Elle ne peut aller plus loin.
2ème réponse : Non
Les émissions de Bons Communaux ne sont plus admises par les autorités allemandes
La Chambre de Commerce de Cambrai exige des garanties qu’il est impossible de lui fournir
La Chambre de Commerce de Cambrai explique la possibilité d’un Syndicat de Communes de la Région qui aurait possibilité d’émettre des bons de monnaie. La Commune de Bourlon pourrait adhérer à ce Syndicat
COMPTE RENDU NON SIGNE
1er juillet 1916
Il n’y a plus de boulangers professionnels dans la Commune. Le pain n’étant vraiment pas bon il est demandé au Comité de Ravitaillement la possibilité que les gens prennent leur ration pour les cuire eux-mêmes.
L’Autorité Allemande demande à la Commune de Bourlon d’adhérer au Syndicat de Commune.
3ème réponse : Non
9 juillet 1916
Le Maire est convoqué à la Kommandantur de St Léger (19 maires présents). Ils doivent payer l’impôt demandé. Ils refusent toujours. Ils doivent se « débrouiller » sinon des mesures pour les contraindre seront prises.
11 juillet 1916
Le Maire réuni le Conseil pour lui donner connaissances des résultats de la réunion de St Léger en présence d’un interprète allemand qui invite de nouveau le conseil à payer.
4ème Réponse : Non
14 juillet 1916
La Kommandantur de Bourlon invite une nouvelle fois le Conseil à payer
5ème Réponse : Non
11 août 1916
Emprunt de 10 000 F sur particulier (pour les raisons vues précédemment)
13 août 1916
L’impôt allemand de 86 500 marks ne correspond pas aux sommes dues et de plus la commune ne peut payer
L’entretien des armées allemandes a déjà coûté à la Commune plus de 120 000 Frs
L’autorité allemande quant à elle n’a pas payé le 1/5 des récoltes de 14 et 15 ce qui permettrait à la Commune d’acquitter une partie de la dette
Encore une fois, la Commune ne peut adhérer à un Syndicat de Commune ne possédant pas les garanties suffisantes.
6ème Réponse : Non
11 septembre 1916
Le Haut Commandement exige que les sommes dues soient payées. Les grandes villes (Lille, Roubaix, Tourcoing, Douai, Valenciennes et Cambrai) payeront pour les communes (en prenant un emprunt à la Société Générale de Belgique). Celles-ci doivent prendre une délibération pour accepter ce paiement.
7ème Réponse : Acceptation du Conseil
1 septembre 1916
Emprunt sur particulier : 600 Frs
23 novembre 1916
Emprunt sur particulier : 7 000 Frs
11 février 1917
Emprunts sur particuliers de 45 000 Frs pour payer le charbon reçu par l’intermédiaire du Comité d’Alimentation
Novembre 1917 - Bourlon Wood et la Bataille de Cambrai
La bataille de Cambrai
Le choix du terrain
Les limites latérales sont matérialisées par le canal du Nord et le canal de St Quentin.
La région de Cambrai n’a pas eu à subir beaucoup de bombardements, le terrain est praticable car non bouleversé par les trous d’obus, il constituera un terrain porteur pour les tanks.
La zone d’attaque est accessible ce qui permettra d’acheminer facilement le matériel et les hommes.
Les variations de relief sont peu importantes. La région bénéficie aussi de beaucoup de couverts qui permettront de masquer les préparatifs.
Cambrai est un important nœud routier et une plaque tournante ferroviaire. Les allemands en ont fait une clef de voûte du ravitaillement de leur ligne de front.
La ligne Hindenburg étant très fortifiée, elle permet à un petit nombre d’hommes de résister à d’importantes attaques. Le nombre d’ennemis sera donc réduit.
L’effet de surprise.
Il doit être apporté par différents éléments :
Le choix de la date (l’entrée de l’hiver) ; le tank : utilisé en masse et comme fer de lance de la bataille ; l’artillerie qui n’utilisera plus l’ancienne méthode de l’encadrement pour détruire les positions ennemies mais utilisera des plans précis. Ceci étant complété par les repérages faits quotidiennement par l’aviation ; l’aviation effectuera repérages, bombardements, compte rendus de la situation sur le champ de bataille.
Stratégie et Tactique
Effectuer une percée rapide ; Prendre les ponts sur le canal de St Quentin ; Isoler Cambrai ; Prendre le bois de Bourlon.
L’Artillerie : Etablira un barrage qui bondira de tranchées en tranchées calculé sur le temps de progression des tanks.
Les Tanks ouvriront le terrain à l’infanterie et à la cavalerie en détruisant les réseaux de fils de fer barbelés et en réduisant les positions fortifiées
L’Infanterie suivra les tanks de prés et occupera le terrain. Elle aura appris par cœur la carte des tranchées avant l’attaque.
La Cavalerie contournera et isolera Cambrai en détruisant les carrefours, les voies ferrées et les communications.
L’Aviation assurera la protection de l’espace aérien et l’attaque de l’ennemi au sol.
La préparation de la bataille
Le secret : le lieu de la bataille n’est connu que par le strict minimum de personnes.
Le camouflage : Des écrans de verdure sont réalisés pour masquer les travaux ; le travail se fait de nuit, les traces sont effacées et le terrain nivelé avant le jour pour que l’avion de reconnaissance allemand ne repère rien d’inhabituel.
La préparation des routes : elles sont réparées et agrandies de nuit. Le travail fait est camouflé.
Le logement des hommes : de nombreux hommes arrivent sur le front mais aucune tente supplémentaire n’est installée, ils s’entassent dans celles existantes.
Les rumeurs : Au cas où des hommes seraient faits prisonniers on fait circuler la rumeur d’un départ prochain pour le front italien.
Eviter les prisonniers : les postes avancés sont abandonnés.
La cavalerie est dissimulée dans les vallées sous de vastes filets
L’artillerie : les canons sont acheminés de nuit et sont camouflés, de même que les stocks de munitions, ils prendront place définitivement dans la nuit du 19 au 20 novembre.
Les mitrailleurs prendront place durant la nuit du 19 au 20 novembre. Les cigarettes seront interdites pour éviter tout repérage.
Les tanks, chargés sur les trains, et déchargés, de nuit, sont acheminés sous couverts. Au matin toute trace de leur passage doit avoir disparue. Ils sont dissimulés dans les bois d’Havrincourt, d’Essart, dans les ruines de Gouzeaucourt, à Villers Guislain.
L’assistance médicale : le nombre du personnel augmente sensiblement et les plans d’évacuation des blessés sont préparés avec soin. Une section spéciale est crée pour déplacer les blessés sur le passage des tanks.
Les forces en présence
Les forces allemandes :
Infanterie : 2e armée du Oberef General d. Kav. Von der Marwitz : Gruppe Caudry : XIIIe Corps d’armée (Württ) du général v. Watter
(20 Landwehr division : generallt. V. Hanstein ; 54 Infanterie division : generallt. V. Watter ; 9 Reserve division : generallt. V. Kuczkowski)
Artillerie : groupée derrière Flesquières, Graincourt et les hauteurs de Bonavis.
(282e Régiment d’artillerie de campagne ; 108e Régiment d’artillerie de campagne ; 213e Régiment d’artillerie de campagne ; Unités automobiles de la Flak (artillerie antiaérienne) )
Les forces allemandes dans ce secteur très fortifié sont normalement réduites. En effet, les installations permettent à un petit nombre d’hommes de résister à de violentes attaques.
De plus la proximité de Cambrai et de ses voies ferrées permet d’acheminer très rapidement des renforts.
En 9 jours, 13 divisions d’infanterie et 600 petites unités spéciales arriveront par train.
Les forces britanniques :
Commandant en chef : Sir Douglas Haig
Infanterie : 3e armée du général Sir Julian BYNG
4e corps du général Sir Charles Woolcombe
(36e division irlandaise (Ulster) du major général Nugent ; 62e division (West Riding) du major général W.P. Braithwaite ; 51e division écossaise (Highland) du major général G.M. Harper)
3e corps du général Sir William Pulteney
(6e division du major général T.O. Marden ; 29e division du major général Sir Beauvoir de Lisle ; 20e division (Light) du major général W. Douglas Smith ; 12e division (Eastern) du major général A.B. Scott)
Artillerie : Artillerie Royal Field – Artillerie Royale – Brigadier H.H. Tudor
Corps des mitrailleuses : Machin Gun corps équipé de mitrailleuse Vickers.
Aviation : Royal Flying Corps : général de brigade Higgins
Comportait 14 escadrons soit 275 ou 289 appareils selon les sources. Avions de reconnaissance, de combat et de bombardement.
Cavalerie Royale : 5 divisions soit environ 25 000 chevaux.
Tank Corps : Général de brigade Hughs Elles
Autres divisions britanniques qui interviendront au cours de la bataille :
56th division (1st London) ; 55th division (West Lancashire) ; 40th division ; Guards Division ; 2nd division ; 47th division (2nd London) ; 59th division (2nd North Midland) : 61st division (South Midland)
Bourlon Wood
20 novembre 1917
4 h 30 : Les moteurs des tanks se mettent en marche
6 h 10 : Les tanks s’ébranlent ; ils sont suivis, peu de temps après, par l’infanterie
6 h 20 : L’artillerie commence à tirer sur les tranchées
6 h 30 : Les sections de mitrailleuses avancent
Les fils de fer de la ligne Hindenburg sont balayés.
Les réseaux de tranchée sont franchis.
Tanks, infanterie, artillerie, mitrailleuses, cavalerie, tous avancent en terrain ennemi.
A la fin de la journée du 20 novembre :
- La ligne Hindenburg est franchie, l’avance est d’environ 8 km.
- Les villages de Graincourt, Anneux, Ribécourt, Marcoing, La Vacquerie, Banteux sont pris.
- Noyelles et Masnières ne sont que partiellement occupés
- Flesquières, bien que cerné et débordé, résiste toujours. Il ne sera pris que le lendemain.
- Sur les 378 chars de combats, 70 sont hors services (une cinquantaine détruits et les autres en panne).
- Le succès de la première journée est tel que les cloches sonneront en Angleterre.
21 novembre 1917
Les tanks en état de combattre ont été regroupés pour former une force d’assaut.
Le moulin de Quentin et le village de Fontaine Notre Dame sont pris.
Masnières est à peu près sous contrôle.
Mœuvres, village fortifié, reste aux mains des Allemands.
Les Anglais piétinent au pied de la butte de Bourlon.
Après deux jours de bataille le général Haig fait le bilan :
- Les Allemands ont maintenant eu le temps d’acheminer des renforts et de s’organiser.
- La butte de Bourlon n’est toujours pas prise
Une alternative se pose : atteindre la butte de Bourlon où se retirer. Le général Haig décide de continuer.
22 novembre 1917
La journée est consacrée au ravitaillement, au dépannage et au regroupement en prévision de l’attaque sur Bourlon prévue le 23.
Mœuvres : Les britanniques sont bloqués devant le village,
Masnières : Bien que la 29th division ait « fait le ménage » la veille, les tireurs embusqués ennemis sont toujours là. Les britanniques apprennent que le village est parcouru de tunnels.
Fontaine Notre Dame : Contre-attaque allemande. La 51th division est attaquée par des troupes venant du bois de Bourlon et de la route de Cambrai au nord du village. Ils doivent se replier et abandonner le village.
Bois de Bourlon : les britanniques piétinent toujours au pied du bois tandis que la défense allemande se renforce. La 40th division relève la 62th division en prévision de l’attaque qui doit avoir lieu sur Bourlon le lendemain.
Les hommes sont épuisés, il n’y a pas de troupes en réserve et le ravitaillement n’arrive pas… les munitions font défaut sur tout le front. Les britanniques organisent leurs positions alors que la défense allemande se raidit.
23 novembre 1917
L’effort est concentré sur le bois de Bourlon et Fontaine Notre Dame.
Le reste du front est relativement calme.
Fontaine Notre Dame, Bourlon et le bois de Bourlon : Les allemands qui avaient amenés des renforts étaient déterminés à tenir le village de Fontaine Notre Dame et étaient prêts à attaquer les tanks. Lorsqu’à 10h 30, l’attaque débute, avec 13 tanks, la lutte est féroce. Dans la journée, plusieurs fois le village de Fontaine change de mains, les tanks le reprennent à plusieurs reprises mais l’infanterie britannique en infériorité numérique ne peut le tenir. En fin de journée, le village de Fontaine est enfin aux mains des britanniques.
Dans le bois de Bourlon la 3e division de la Garde Allemande arrive pour relever la 52e division allemande. 10 h 30, l’attaque commence soutenue par les tanks. La 40 th division (Gallois de Green Howards) se bat férocement. Certains britanniques de la 121e brigade qui avaient dirigés leur attaque vers le village de Bourlon atteignent la voie de chemin de fer et la tuilerie. Mais, encerclés par les troupes allemandes, ils ne peuvent tenir leurs positions. Dans le bois, le 19e Welch Fusilliers et le 12e South Wales Borderers subissent de violents bombardements de l’artillerie.
Une seconde vague de tanks, arrivent de Flesquières en début d’après midi, 5 se dirigent vers le bois de Bourlon et 6 vers le village de Fontaine. Ils sont accueillis par une vague d’obus lourds…
Une troisième vague de tanks (12) arrivent au crépuscule pour renouveler l’attaque précédente manquée. Les Allemands les attaquent à la grenade…
Sur les 23 tanks partis lors des 2e et 3e vagues 11 sont détruits et seulement 6 rentreront.
Durant la journée du 23 novembre, les britanniques tiennent le bois de Bourlon mais subissent un terrible tir de neutralisation. Toutes les troupes disponibles sont envoyées dans cet enfer.
24 novembre 1917
Bourlon, bois de Bourlon et Fontaine Notre Dame.
La canonnade et les bombardements n’ont pas cessé de la nuit.
Une nouvelle attaque est prévue, à partir de midi, en direction de Fontaine et Bourlon qui doit être soutenue par une douzaine de tanks.
MAIS, à 8 h 45, les troupes d’assaut allemandes attaquent. Les postes avancés de Fontaine sont repoussés. Dans le bois les britanniques tiennent bon. Devant cet acharnement, l’artillerie allemande met en place un tir de barrage qui contraint les britanniques à reculer de 300 m.
Vers 11 h, l’attaque allemande reprend, le combat devient un violent corps à corps à l’arme blanche et à la grenade.
12 tanks britanniques entrent dans Bourlon mais non suivis par l’infanterie, cinq d’entre eux restent sur le terrain. Finalement le 14th Highland infanterie arrive jusqu’à la voie de chemin de fer et consolide sa position tandis que le 12th Suffolk à sa gauche progresse dans le village puis est repoussé à sa position de départ en fin de journée.
25 novembre 1917
Bourlon, bois de Bourlon et Fontaine Notre Dame.
La 40 th division (Batams) dépeuplée par les combats précédents se retire. Elle a perdu en deux jours 172 officiers et 4 000 hommes. Les Guards montent en ligne dans la partie nord-est du bois.
Conférence d’Etat major au château d’Havrincourt. Le général Byng et le général en chef Douglas Haig y participent. Haig donne son accord pour une ultime attaque le 27 novembre visant à prendre la crête de Bourlon. Ceci permettrait de capturer et tenir la meilleure ligne possible pour passer l’hiver.
L’Etat major de la 2e armée allemande envoie des instructions préliminaires et le 27 novembre, à Le Cateau, le général Von des Marwitz, le prince Rupprecht et le général Ludendorf préparent la contre attaque. Le saillant britannique sera attaqué de part et d’autre (Bourlon à gauche et Banteux à droite) mais l’effort sera porté sur le coté droit.
26 novembre 1917
Bourlon, bois de Bourlon et Fontaine Notre Dame.
Les britanniques offrent une résistance acharnée aux Allemands. Les Guards Division, 12th division, 40th division, 47th division, 59th division et 61th division sont envoyés en renforts dans le secteur de Bourlon. Les deux divisions encadrant le front d’attaque (la 56th et la 55th) sont elles aussi sollicitées.
Comme la veille, l’ignorance des positions réelles des Anglais dans le bois et dans le village de Bourlon empêche l’artillerie britannique d’entrer en action.
Toute la journée est consacrée à réunir les moyens en artillerie et en tanks pour l’attaque du lendemain prévue à 6 h 20.
27 novembre 1917
Bourlon, bois de Bourlon et Fontaine Notre Dame.
Toute la nuit du 26 au 27, il a plu et la pluie s’est transformée en neige dans la matinée.
Les Britanniques, dans l’ignorance des positions réelles des leurs, n’avaient pas bombardé le bois depuis deux jours. Les Allemands avaient mis à profit ce répit pour s’organiser. Ils avaient creusés des trous individuels dans le bois et avaient élevés des barricades dans les rues du village de Bourlon.
Les allemands s’attendant à une attaque avec pilonné vers 6 h du matin les possibles zones de rassemblement.
6 h 30, l’attaque britannique débute. L’artillerie commence par créer un écran de fumée face à Mœuvres, pilonne la carrière du bois de Bourlon puis effectue un barrage roulant de shrapnells et d’obus explosifs.
14 tanks accompagnent l’attaque des Guards sur le village de Fontaine Notre Dame et la partie sud du bois de Bourlon. Ils sont accueillis par un contre barrage d’artillerie allemande et des mitrailleuses.
20 autres tanks accompagnent la 62th Division dans l’attaque du village de Bourlon et de la partie nord bois. Les Yorks & Lancaster et les King’s Own (Yorkshire Light Infantry) 187e brigade de la 62th division doivent attaquer le village de Bourlon et le nettoyer. Les Duke of Wellington’s 186e brigade de la 62th division doivent, eux, pousser dans la partie nord du bois en gardant contact avec les Guards. Les tanks se heurtent aux barricades dressées par les Allemands et sont immobilisés, encerclés par les feux de l’artillerie et des mitrailleuses. 7 tanks seront touchés et immobilisés à l’ouest du village, certains sans dégâts importants, les Allemands s’empresseront de les récupérer.
8 h 30, la 62 th division signale qu’elle a atteint la voie de chemin de fer à Bourlon, les Guards signalent qu’ils ont atteint tous leurs objectifs.
Mais les Allemands beaucoup plus nombreux (en prévision de la contre attaque massive) repoussent tous les assauts et en fin de journée, les britanniques sont de retour à leur point de départ.
Malgré tout, le bois de Bourlon reste aux mains des britanniques qui installent des réseaux de barbelés pour préserver leurs positions.
28 novembre 1917
La situation générale reste bloquée.
Le Haut Commandement britannique réorganise la zone conquise. Il se prépare à une bataille défensive, il ordonne le retrait des troupes vers des positions dominantes qui seront plus faciles à tenir et prépare la consolidation des lignes de résistance.
29 novembre 1917
L’avance britannique atteint son maximum.
Secteur droit :
- Mœuvres, le village de Bourlon, Fontaine Notre Dame et le bois de La Folie restent aux mains des Allemands.
- Le bois de Bourlon est aux mains des Britanniques.
Secteur gauche :
- Rumilly, Crévecoeur, Les rues des Vignes restent aux mains des Allemands.
- Masnières, le bois Lalleau, Bonavis, La Vacquerie sont aux mains des Britanniques.
30 novembre 1917
La contre-attaque allemande : Le général Von der Marwitz conçoit un plan d’encerclement du saillant formé par les IIIe et IVe corps d’armées britanniques.
L’attaque débute à 7 h du matin dans un épais brouillard.
Secteur gauche :
Depuis les tranchées face à Mœuvres, les britanniques observent à l’aube, des groupes d’hommes et des batteries d’artillerie qui dévalent les pentes du bois de Bourlon. Une puissante contre-attaque allemande a lieu.
La bataille sur le front des 56th, 47th et 2th divisions britanniques fait rage jusqu’à 3 heures de l’après midi.
Les Allemands ne réussissent qu’à reprendre la ligne de soutien de la ligne Hindenburg, la ligne principale reste aux mains des britanniques.
Dans le secteur gauche, l’attaque est contenue.
Secteur droit :
Les Allemands sont rassemblés le long du canal à Banteux. Au dernier moment, ils lancent des passerelles sur le canal pour permettrent aux renforts d’arriver. Ils attaquent en force le front de la 55th division. Un barrage d’interdiction de l’artillerie britannique les accueille. Les Allemands y répondent par un tir de barrage modéré pour ne pas éveiller les soupçons. Puis, le bombardement s’étend à tout le front, les villages de Gonnelieu, Gouzeaucourt et Villers Guislain sont bombardés.
Les Gruppe Caudry et Busigny, renforcés par 8 divisions, attaquent le front des 55th, 12th, 29th, 20th et 6th divisions britanniques. L’attaque est soutenue par l’aviation (« des avions par douzaines ») volant très bas. Elle mitraille les hommes dans les tranchées et à découvert interdisant toute réorganisation.
Les Allemands pénètrent les lignes britanniques et prennent Villers Guislain et Gouzeaucourt. Une bonne partie de l’infanterie britannique, épuisée par 10 jours de combats, est prise au piège.
Les tanks et les Guards qui avaient quittés le front et se préparaient à aller au repos sont rappelés. Il faudra l’intervention de 34 tanks le matin, 20 l’après midi et des Guards pour reprendre Gouzeaucourt.
Dans l’après-midi, le flot allemand est contenu.
1er décembre 1917
L’objectif de la journée est clair : reconquérir le terrain perdu.
Secteur gauche (Mœuvres, Bourlon) :
Les Britanniques tendent des fils pour empêcher les allemands de marcher directement vers leur tranchée (ancienne 2ème ligne de la position Hindenburg) qui bien sur ne fait pas face au bon coté pour le combat. Tout ceci se déroule sous les bombardements et les tirs de mitrailleuses et les pertes sont nombreuses.
Secteur droit (Gouzeaucourt, Gonnelieu, Villers Guislain)
Une nouvelle fois les tanks entrent en action et contre attaquent.
La poussée allemande sur Gouzeaucourt est rapidement anéantie. Villers Guislain et Gonnelieu sont attaqués en compagnie des Guards et des 4th et 5th Divisions de Cavalerie. Là aussi, la contre attaque allemande est anéantie.
L’aviation est elle aussi devenue un précieux atout par les renseignements qu’elle apporte sur la situation et par ses attaques sur les troupes au sol.
La poussée allemande sur le secteur gauche a affaibli le saillant. La nouvelle ligne de front passe au nord de Flesquières, en avant de Villers Guislain puis file jusqu’à Vendhuile. Il devient évident que le bois de Bourlon et le village de Fontaine Notre Dame doivent être abandonnés.
2 décembre – 7 décembre 1917 : Les derniers jours de la bataille
- Nuit du 1er au 2 décembre : Masnières est évacué.
- 2 décembre : La 61th division relève les 12th et 20th dans le secteur de La Vacquerie où le combat fait rage. La 40th division a reconquis le terrain perdu dans le bois de Bourlon. La 51th division relève la 56th.
- 3 décembre : Une nouvelle attaque allemande dans le secteur gauche contraint les britanniques à abandonner la partie nord-est de Marcoing dans la nuit du 3 au 4.
Le matin, le général en chef Douglas Haig rencontre le général Byng qui estime qu’il lui faudrait deux divisions de plus pour tenir la ligne Marcoing – Bourlon. Décision est prise de se tenir sur la ligne Hindenburg (ligne de soutien), position satisfaisante pour passer l’hiver.
- 4 décembre, 9 h 30 du matin. Ordre de repli. On abandonne Marcoing, le bois des Neuf, Noyelles, Cantaing, la butte du bois de Bourlon, Anneux et Graincourt.
- 7 décembre au matin : les britanniques sont sur leur ligne principale de résistance pour passer l’hiver. Le saillant a été réduit mais pas éliminé.
27 septembre 1918 - La Bataille du Canal du Nord - Libération de Bourlon
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Les Cents jours du Canada
L’offensive du Canal du Nord fait partie intégrante de la période appelée « Les cents jours du Canada » (du 8 août au 11 novembre 1918).
La tactique utilisée est différente de celle des années précédentes : plus de percées stratégiques mais des attaques coordonnées se succédant à courts intervalles sur différents secteurs du front.
Le 8 août : les troupes canadiennes percent le front à Amiens. Ludendorff dira alors qu’il s’agit du « jour de deuil » de l’armée allemande. Ses troupes perdent 27 000 hommes. Après cette défaite, de nombreux soldats démoralisés se rendront. Les Allemands se retirent sur une ligne partant de la Somme, au sud, puis longeant le canal du Nord et la ligne Drocourt-Quéant. Après cette victoire, le corps canadien est rapatrié dans la région d’Arras et reçoit l’ordre de battre en brèche la ligne Hindenburg, principal système défensif des Allemands.
Le 31 août : le corps australien repousse les Allemands au-delà de la Somme.
Le 2 septembre : le corps canadien, rompt la ligne Drocourt-Quéant. Lors de cette bataille acharnée ayant débuté le 26 août, le corps canadien perd 11 000 hommes.
Ludendorff ordonne alors le repli sur la ligne Hindenburg.
Le 27 septembre : deux armées françaises, 5 armées britanniques, 1 armée belge et deux divisions américaines attaqueront la ligne Hindenburg entre Epehy et St Quentin.
Le 27 septembre : le corps canadien franchit le canal du Nord et prend le bois de Bourlon. Par la suite, l’armée canadienne prendra Cambrai, Denain, Valenciennes et Mons, puis avancera jusqu’au Rhin avec les Alliés victorieux.
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Le franchissement du canal du Nord et la prise du bois de Bourlon
Les 1e et 3e armées britanniques se trouvent à l’ouest de Cambrai.
Objectifs assignés au Corps canadien, commandé par Sir Arthur Currie : franchir le canal du Nord et prendre le bois de Bourlon puis faire avancer le front jusqu’à Cambrai dernier grand centre de ravitaillement de l’armée allemande.
1. La zone de bataille :
Du canal du Nord à l’est jusque Cambrai à l’ouest.
La région comprend un vaste système de canaux (canal du nord, canal de la Sensée, canal de l’Escaut). La construction du Canal du Nord, large de 35 m, avait été interrompue pendant la guerre, les Allemands avaient inondé le terres déjà marécageuses ne laissant qu’un étroit passage à sec, vers le sud du canal du Nord, d’environ 4 000 m entre Sains-lez-Marquion et Mœuvres.
1er obstacle : franchir le canal.
2nd obstacle : prendre le bois de Bourlon et les terres vers le nord.
2. Les défenses allemandes :
A l’est du canal de nombreux postes de mitrailleuses plus des défenses dans des abris naturels voisins.
Entre le canal et Cambrai deux lignes de défenses allemandes importantes sont à percer : à moins de deux kilomètres du canal la ligne Marquion puis environ 3000 yards avant Cambrai la ligne Marcoing.
3. Le plan :
Le corps canadien, sous les ordres de Sir Arthur Currie, doit franchir le canal du Nord, dans sa partie sèche entre Sains-lez-Marquion et Mœuvres.
L’opération n’est pas sans risque puisqu’il s’agit de faire passer tout le corps par un étroit passage avant de pouvoir déployer les 4 divisions.
- 1er objectif : le corps canadien et une division britannique doivent se frayer un passage dans l’étroite partie sèche du canal, puis élargir le front sur la ligne rouge.
- 2nd objectif : atteindre la ligne verte et le bois de Bourlon (position défensive ennemie importante)
- 3e objectif : la prise du bois de Bourlon et la capture de la ligne bleue.
- 4e objectif : les troupes canadiennes contourneront Cambrai par le Nord, pour faire leur jonction avec les troupes britanniques, qui contourneront Cambrai par le sud, avant de prendre la ville.
4. Les troupes engagées :
Pour ces opérations, 118 194 soldats, incluant les unités attachées sont impliqués. Les troupes d’assaut direct représentent moins de la moitié des 98 790 canadiens de ce corps d’armée. C’est dire l’importance des rôles des différentes autres unités :
- Les troupes d’artillerie qui devaient se relayer pour assurer un tir de barrage ininterrompu à mesure de l’avance des troupes d’infanterie.
- Le génie qui devait suivre immédiatement pour construire des ponts et trottoirs flottants pour la traversée de la partie du canal remplie d’eau, qui devait assurer la construction et la réparation des voies de chemin de fer, …
- Les blindés (ici ce sont les chars du 7e bataillon qui interviendront. 4 chars seront affectés à chaque unité d’infanterie) : très utiles pour leurs tirs de canons, mais aussi pour écraser les barbelés, réduire des nids de mitrailleuses, créer des écrans de fumée pour aveugler l’ennemi (grâce à des fumigènes branchés sur leurs pots d’échappement).
- Les unités médicales pour le traitement des blessés…
- Les unités vétérinaires pour les chevaux…
- Les unités pour la livraison du matériel…
- Les unités de renseignement qui devaient être rapides et efficaces. Elles devaient permettre de coordonner les différentes actions (en effet comment l’artillerie aurait-elle réglé son tir de barrage sans connaître les détails de l’avancée de l’infanterie !).
5. Chronologie de la bataille du canal du Nord
26 septembre :
Le soir venu les troupes avancent pour s’entasser près de l’étroit passage à sec entre Sains-lez-Marquion et Mœuvres.
27 septembre :
- 5 h 20, heure H : le barrage d’artillerie se met en place. C’est le barrage le plus intense organisé en une seule journée pendant la guerre : 126 obus par minute pour 500 m de tranchées soit 50 000 obus par 500 m de front !
- La 1e division (major général Mac Donnell) traverse le canal (comme il est très étroit seulement 3 brigades : 2 d’infanterie sur le flanc gauche et seulement 1 sur le flanc droit). Elle est immédiatement suivie par l’artillerie de campagne et les sapeurs qui doivent construire les ponts. Une fois le canal traversé, la ligne de front doit être élargie en un éclair de 2 600 à 15 000 mètres (ligne rouge)
- Aux premières lueurs de l’aube, la ligne verte est atteinte
- 9 h 45 : la 4e division (major général Watson) traverse les rangs de la 1e, et entrent dans la partie sud du village de Bourlon.
- 14 h : le bois de Bourlon est pris et la ligne bleue est atteinte.
- Les 1e et 4e divisions canadiennes et la 11e division britannique poursuivent l’attaque laissant la 15e brigade d’infanterie occuper le territoire conquis.
- 20 h : la ligne Marcoing est prise.
- Bilan de la journée : succès total. Le front a avancé de près de 8500 m.
28 septembre – 1er octobre :
- Les 1e et 4e divisions devaient continuer à avancer sur Cambrai appuyées par la 3e division (major général Loomis). Mais celles-ci sont arrêtées par des réseaux de fil de fer barbelés non repérés face à la route de Douai. Les divisions subissent de lourdes pertes mais continuent à avancer vers leurs objectifs intermédiaires : les ponts sur le canal de l’Escaut et établir un front uni jusqu’au canal de la Sensée.
- Bilan : de nombreuses difficultés, de nombreuses pertes, peu d’avancées
2 octobre – 7 octobre :
Au soir du premier octobre devant les difficultés rencontrées et les lourdes pertes. Les troupes reçoivent l’ordre de se regrouper, de se réorganiser et de se reposer avant de reprendre leur avance vers Cambrai.
8 – 9 octobre :
- 1 h 30 : La 2e division (major général Burstall) franchit un pont hâtivement jeté sur l’Escaut sans attendre les troupes britanniques et progressent vers Cambrai.
- Peu après la 3e division établit des têtes de ponts dans la bordure Est de Cambrai.
- Les troupes britanniques rejoignent la 2e division, au Nord-Est de Cambrai puis prennent la ville.
- Bilan : Le 9 octobre au soir, Cambrai est prise et les territoires avoisinants sont sécurisés.
11 octobre : A 17h, Currie passe le commandement de ses troupes au 22e corps d’armée britannique.
Les pertes canadiennes s’élèvent à 20% des effectifs soit 13 672 hommes.
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Trois Victoria Cross décernées à Bourlon
Lieutenant GRAHAM THOMSON LYALL
Lieutenant GEORGE FRASER KERR
Lieutenant SAMUEL LEWIS HONEY